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Quand les marchés de l'Ouest-de-l'Île s'éclatent

Publié le 11 mars, 2022

Depuis ma tendre enfance, alors que je n’étais moi-même qu’une petite pousse ayant pris racine dans l’Ouest-de-l’Île, j’ai vite appris que la nourriture constituait le centre d’attraction de la journée et que le clou de la soirée, alors que je commençais à en cogner, était le souper.

En effet, chez nous, tout tournait autour des repas et ma mère avait toujours la réponse à la sempiternelle question : qu’est-ce qu’on mange pour souper? En revanche, il me fallait payer le prix pour cette gourmandise en voie de développement. C’est ainsi qu’entre une partie de hockey et une autre de soccer de Pierrefonds à Dollard-des-Ormeaux, en passant par Beaconsfield et tous les parcs et arénas de l’Ouest-de-l’Île, je me voyais contraint à suivre mon adorable génitrice au travers des étals des marchés publics lesquels s’étalaient (la répétition étant ici volontaire) d’un bout à l’autre de l’Île de Montréal.

Évidemment, par sa culture italienne, les aliments prisés n’étaient nul autres que ceux de saisons et acquis chez ses agriculteurs préférés. Ainsi, courgettes, tomates et aubergines se déclinaient en autant de plats qu’il y avait de journées pour les voir se reproduire jusqu’à ce qu’elles aboutissent bien conservées dans un pot Mason ou quelque part sous zéro le temps qu’elle leur redonne une seconde vie en les enfournant pour nous constituer des souvenirs olfactifs les soirs d’hiver.

Indubitablement, à l’époque, les endroits où elle se procurait ces denrées de prédilection faisaient partie des institutions de la Métropole. Toutefois, en ratissant plus large, on réalise qu’il y a des marchés publics beaucoup plus près de chez soi qui méritent qu’on leur donne un peu d’engrais afin de leur permettre de fleurir dans notre région.

Ainsi, l’Ouest-de-l’Île n’a rien à envier à Montréal en fait de produits du terroir puisque plusieurs marchés situés à des endroits stratégiques du secteur bourgeonnent dès que les oiseaux entament leurs chants d’amour en guise de prémices de la nouvelle saison.

En arpentant le Chemin du Bord-du-Lac, on retrouve le Marché Dorval qui arbore fièrement ses couleurs tous paniers de fleurs confondus ou suspendus. On peut également y acquérir des fruits et légumes frais lesquels, accompagnés d’un bon croissant et d’un café de la boulangerie du coin, s’offrent en compagnons idéals à un pique-nique impromptu.

Si on poursuit notre balade vers le nord-ouest, jusqu’au Boulevard des Sources, le Marché de l’Ouest, fleuron de ce secteur sur le Boulevard Salaberry, s’impose depuis des décennies. Sous le même toit, on retrouve été comme hiver plusieurs artisans, restaurateurs et propriétaires de boutiques gourmandes qui tenteront autant l’épicurien que l’ogre en vous. Pour n’en nommer que quelques-uns, mais suffisamment pour vous faire venir l’eau à la bouche, citons la boulangerie Hansel & Bagel, bien entendu pour son traditionnel pain éponyme, le Saucissier de l’Ouest, composé du couple Beaudoin-Nadeau, qui depuis 2008 nous inventent plus de soixante variétés de petits boudins farcis au gré de leurs humeurs sans compter leurs sandwiches confectionnées sur place en cas de fringale impromptue.

Par ailleurs, lorsque la belle saison s’installe et que les cultures sont à leur apogée, les agriculteurs nous tiennent non seulement par l’estomac, mais aussi par les pupilles pour le plus grand plaisir de nos papilles. Leurs étals abondent des produits du terroir qui nous en font voir de toutes les couleurs. Parmi celles-ci, je retiens le jaune doré du maïs Landry qui se savoure bien chaud sans rien enlever à sa fraîcheur.

En revenant vers le sud, plus précisément à Pointe-Claire, sur la rue Cartier, on aborde le printemps avec les Serres Jacques Wilson pour leur choix de fleurs et leurs variétés de semis. Jardiniers et maraîchers en herbe y trouveront plus que leur compte puisque le personnel de ce charmant kiosque familial fleure bon la courtoisie. Puis, lorsque la marguerite aura rendu son dernier pétale sur un passionnant « je t’aime », les fruits et les légumes frais cueillis prendront le relais dans votre cœur jusqu’à ce que la citrouille automnale vous invite à lui inventer un visage.

Ensuite, dès le mois de juin, c’est au tour du Marché Beau dans le village Beaurepaire de Beaconsfield, de se parer de ses plus beaux atours pour orner de ses kiosques la rue Fieldfare, à l’angle du Boulevard Beaconsfield. Depuis 2019, les Amis du Village de Beaurepaire, ont insufflé un vent de fraîcheur en attirant plus d’une douzaine de marchands, d’agriculteurs et de maraîchers du secteur à faire la promotion de leurs produits tous les vendredis entre 15 heures et 18 heures.

Ainsi, l’événement hebdomadaire, animé par des musiciens, prend un air de kermesse pour les touristes autant que pour le voisinage en quête d’un repas aux accents locaux ou d’un beau panier horticole garni et coloré, grâce à la contribution de fermes et de producteurs autant de l’Ouest-de-l’Île que des régions avoisinantes, tel que les Jardins Carya de Senneville, Mediserre qui doit sa renommée aux champignons locaux, Champ Floral pour ses micro pousses et ses fleurs comestibles, Bernie’s Greens qui revient de Rigaud avec un choix variés de verdures. Dans la foulée, on retrouve aussi le Furley’s de Hudson qui rapplique à Beaconsfield avec ses produits de boucherie et de boulangerie. La Ferme Rêveuse implantée à Ottawa contribue aussi à faire du Marché Beau un incontournable toutes les deux semaines en vendant ses poulets bien élevés aux friands de volatiles.

Notre aventure gourmande se termine sur le dernier et non le moindre des marchés parce que c’est notre bachelier : le Marché du Campus Macdonald qui est bien enraciné sur les terres de l’Université Mc Gill dans l’Ouest-de-l’Île à Ste-Anne-Bellevue. Celui qu’on surnomme le « Mac Market », en plus d’être un centre d’apprentissage, offre de juillet à novembre une variété de fruits et de légumes issus de différents essais conduits sur les cultivars du Centre d’horticulture.

Maintenant que je suis passé du stade de la micro-pousse à celle de l’écorce un peu plus dure, mais, ne vous y méprenez pas, j’ai toujours le cœur tendre, je me trouve privilégié d’avoir évolué dans un environnement qui ne cesse de croître.

Venez découvrir les marchés florissants de l’Ouest-de-l’Île!

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